Formation des accoucheuses traditionnelles

Dans la plupart des villages maliens, les accoucheuses traditionnelles instruites de mères en filles ne bénéficient jamais d’une formation dans leur domaine. Que ce soit pour des raisons de tradition, d’analphabétisme ou d’isolement des villages. Or les sages-femmes sont rares et les Centres de santé éloignés. L’enfantement est un défi que la mère ou l’enfant ne gagne pas toujours. Le manque de connaissances entraîne l’incapacité de gérer des situations difficiles. L’ignorance des gestes élémentaires au niveau de l’hygiène mène rapidement à de graves cas de septicémie, sans compter les risques auxquels sont confrontés les nouveaux-nés. Nous sommes des « rescapées», nous disait une Africaine, en faisant allusion aux dangers des accouchements en brousse, sans l’espoir d’aucune aide médicale. Ce projet de formation aux accoucheuses traditionnelles a certes débuté à petits pas, en 2005. Mais chaque année depuis cinq ans, ce sont plus de 160 femmes qui bénéficient d’une formation. Elles représentent 80 villages pour une population d’environ 50’000 habitants. Ces femmes sont écoutées et respectées dans les villages et c’est à travers elles que des changements notables peuvent se réaliser. Les résultats de l’évaluation menée sur le terrain sont extrêmement encourageants.
  • Les grossesses à risques sont évacuées à temps dans les Centres de santé et très peu de cas de mères mortes en couches sont à déplorer.
  • Des pratiques ancestrales sont abandonnées notamment en ce qui concerne l’allaitement et les soins du cordon ombilical.
  • Les notions d’hygiène ont diminué les avortements spontanés et les décès néonataux.
  • La prévention santé a limité les dégâts du paludisme chez les nouveaux-nés et les accoucheuses ont pris conscience des risques liés aux maladies contagieuses.
  • Les nouveaux-nés sont vaccinés, déclarés à l’État civil et des actes de naissance sont établis.
Les autorités sanitaires des différentes régions encouragent le travail des accoucheuses traditionnelles et certains médecins relèvent la diminution des problèmes de santé dans les villages bénéficiant d’accoucheuses formées.
ATR en 2017
Grâce à vos dons, en 2017 nous avons pu réaliser une nouvelle fois un projet qui nous tient à coeur depuis 2002 : la formation des accoucheuses traditionnelles et des agents de santé. Cette année, 203 personnes ont reçu des clés pour améliorer de manière significative les soins en brousse. Des kits d’accouchement ont été distribués aux apprenantes afin de respecter les règles d’hygiène et de santé de base pour oeuvrer à la réduction du taux de mortalité materno-infantile dans la région de Mopti au Mali.
De multiples cours ont été donné sur les maladies en lien ou non avec la grossesse, la prévention et la détection de celles-ci. La nutrition fût aussi un volet qui fût abordé ainsi que l’hygiène et les soins à fournir avant, pendant et après la naissance. Un grand merci à vous tous pour votre aide sans faille.